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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/196

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Δαυιδ, ο ανοιγων και ουδεις κλειει, και κλειει και ουδεις ανοιγει. (Celui qui a la clef de David, Celui qui ouvre et personne ne ferme, et qui ferme et personne n’ouvre. (Apoc., III, 7). On peut fermer et ouvrir une chambre, une maison, une ville, mais on ne peut lier et délier que les êtres et les objets particuliers qui se trouvent dans la chambre, dans la maison, dans la ville. Le texte évangélique qui est en question est une métaphore, mais une métaphore n’est pas nécessairement une absurdité. L’image des clefs du Royaume (de la résidence royale — bêth-ha-mélék) doit nécessairement représenter un pouvoir plus vaste et plus général que l’image de lier et de délier.

Le pouvoir spécial de lier et de délier ayant été donné à Pierre dans les mêmes termes que ceux dans lesquels il a été conféré plus tard aux autres apôtres (Mathieu, XVIII, 18), il est aisé de voir par le contexte de ce dernier chapitre que ce pouvoir inférieur ne regarde que les cas individuels (« si ton frère pèche contre toi, etc. »), ce qui correspond parfaitement au sens de la métaphore employée par l’Évangile. Les cas de conscience personnels et les destinées des âmes individuelles tombent seules sous le pouvoir de lier et de délier qui a été donné aux autres apôtres après Pierre. Quant au pouvoir des clefs du Royaume, conféré uniquement à Pierre, il ne peut (d’après le sens précis de notre texte ainsi que d’après l’analogie biblique) se rapporter