Aller au contenu

Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/208

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE VII.


LES MONARCHIES DE DANIEL. « ROMA » ET « AMOR ».


La vie historique de l’humanité a commencé par la confusion de Babel (Gen., XI), elle finira par l’harmonie parfaite de la Nouvelle Jérusalem (Apoc., XXI). Entre ces deux termes extrêmes, consignés dans le premier et dans le dernier livre de l’Écriture, prend place le processus de l’histoire universelle, dont l’image symbolique nous est donnée dans un livre sacré qu’on pourrait considérer comme une transition entre l’Ancien et le Nouveau Testament, — le livre du prophète Daniel (Dan., ii, 31-36).

L’humanité terrestre n’étant pas et ne devant jamais être un monde de purs esprits, elle a besoin, pour manifester et développer l’unité de sa vie intérieure, d’un organisme social extérieur qui doit être d’autant plus centralisé qu’il devient plus étendu et plus différencié. Comme la vie de l’esprit humain individuel se manifeste au moyen du corps