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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/223

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Testament explique d’avance le développement de l’Église, — de ce grand arbre qui était au commencement une graine imperceptible et qui aujourd’hui donne un large abri aux animaux terrestres et aux oiseaux des cieux.

Or, on a vu parmi les catholiques eux-mêmes des esprits ultra-dogmatiques qui, en admirant justement le chêne immense qui les couvre de son ombre, se refusent absolument à admettre que toute cette abondance de formes organiques soit sortie d’une structure aussi simple et aussi rudimentaire que celle d’un gland ordinaire. À les entendre, si le chêne est provenu du gland, celui-ci devait contenir d’une manière distincte et manifeste, sinon toutes les feuilles, au moins toutes les branches du grand arbre : il devait non seulement être substantiellement identique avec lui, mais lui ressembler du tout au tout. Là-dessus des esprits d’une tendance opposée — des esprits ultra-critiques — se prennent à examiner le pauvre gland minutieusement de tous les côtés. Naturellement ils n’y découvrent rien qui ressemble au grand chêne, — ni racines entrelacées, ni tronc robuste, ni branches touffues, ni feuilles ondulées et résistantes. Humbug que tout cela ! disent-ils : le gland n’est qu’un gland et ne peut jamais être autre chose ; quant au grand chêne avec tous ses attributs on ne sait que trop d’où il vient : ce sont les Jésuites qui l’ont inventé au concile du Vatican, nous