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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/230

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CHAPITRE X.


L’APÔTRE PIERRE ET LA PAPAUTÉ.


— L’apôtre saint Pierre a la primauté de pouvoir ; mais pourquoi le pape de Rome serait-il le successeur de cette primauté ? — Nous devons avouer que la portée sérieuse de cette question ainsi posée nous échappe absolument. Du moment où l’on admet dans l’Église Universelle un pouvoir fondamental et souverain établi par le Christ en la personne de saint Pierre, on doit admettre aussi que ce pouvoir existe quelque part. Et l’impossibilité évidente de le trouver ailleurs qu’à Rome est déjà, ce nous semble, un motif suffisant pour adhérer à la thèse catholique.

Puisque ni le patriarche de Constantinople, ni le synode de Saint-Pétersbourg n’ont et ne peuvent avoir la prétention de représenter la pierre de l’Église Universelle, c’est-à-dire l’unité réelle et fondamentale du pouvoir ecclésiastique, il faut, ou renoncer à cette unité et accepter l’état de division,