Aller au contenu

Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/268

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE XIV.


LE CONCILE DE CHALCÉDOINE. — CONCLUSION DU SECOND LIVRE


Le pouvoir central de l’Église Universelle est la base inébranlable de la justice sociale, parce qu’il est l’organe infaillible de la vérité religieuse. Il s’agissait pour le pape Léon, non seulement de rétablir dans l’Orient chrétien l’ordre moral ébranlé par les méfaits du patriarche alexandrin, mais encore d’affermir ses frères orientaux dans la vraie foi menacée par l’hérésie monophysite. Il y allait de la vérité spécifique du Christianisme — de la vérité de l’Homme-Dieu. Les monophysites, en affirmant que Jésus-Christ après l’incarnation est exclusivement Dieu, son humanité ayant été complètement absorbée par sa divinité, voulaient revenir, sans le soupçonner peut-être, au Dieu inhumain du paganisme oriental, à ce Dieu qui consume toute créature et qui n’est qu’un abîme insondable pour l’esprit humain. C’était au fond une négation dissimulée de la révélation et de l’incarnation per-