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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/275

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Dieu archevêque universel et patriarche de la grande Rome, Léon, et au saint concile œcuménique à Chalcédoine ». C’était un acte d’accusation contre Dioscore qui — disaient les plaignants — après avoir confirmé l’hérésie à un concile de brigands et après avoir tué saint Flavien, tenta un crime encore plus grand — l’excommunication du très saint et très sacré trône apostolique de la grande Rome[1] ». — Le concile ne crut pas de son droit de juger de nouveau un évêque déjà jugé par le pape et proposa aux légats romains de prononcer la sentence contre Dioscore[2] ; ce qu’ils firent en ces termes (après avoir énuméré tous les crimes du patriarche alexandrin) : « Le très saint et bienheureux archevêque de la grande et ancienne Rome, Léon, par nous et par le saint concile ici présent, avec le trois fois bienheureux et très glorieux apôtre Pierre, qui est la roche et le fondement de l’Église catholique et la base de la foi orthodoxe, a privé ledit Dioscore du rang épiscopal et l’a privé de toute dignité sacerdotale[3]. »

La reconnaissance solennelle de l’autorité suprême du pape au concile de Chalcédoine fut couronnée par l’épître des évêques orientaux à Léon, où ils lui attribuaient le mérite de tout ce qui avait été fait au concile : « C’est toi, lui écrivaient-ils,

  1. Conciliorum collectio (Mansi),, 1, 005, 9.
  2. Ibid., 1045.
  3. Ibid., 1048.