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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/37

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faut remonter à ses sources, dans la période précédente.

Dans toute l’histoire des grandes hérésies orientales durant cinq siècles, depuis Arius jusqu’aux derniers iconoclastes, on rencontre invariablement dans l’Empire et dans l’Église de l’Orient trois partis principaux dont les victoires et les défaites successives forment la trame de cette curieuse évolution. Nous voyons en premier lieu les adhérents des hérésies formelles habituellement excités et soutenus par la cour impériale. En fait d’idée religieuse, ils représentaient la réaction du paganisme oriental contre la vérité chrétienne ; en fait d’idée politique, ils étaient les ennemis déclarés du gouvernement ecclésiastique indépendant fondé par Jésus-Christ et représenté par le siège apostolique de Rome : ils commençaient par reconnaître au César qui les protégeait un pouvoir illimité non seulement dans l’administration de l’Église, mais aussi dans les questions dogmatiques ; et quand le César, poussé par la majorité du peuple orthodoxe et par la crainte de donner beau jeu au pape, finissait par trahir ses propres créatures, les chefs du parti hérétique cherchaient ailleurs un appui plus solide en exploitant les tendances particularistes et semi-païennes des différentes nations émancipées ou tendant à s’émanciper du joug romain. Ainsi l’arianisme — religion impériale sous Constance et Valens, mais abandonnée par leurs successeurs — domina pendant des