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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/39

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Jean Chrysostome, de saint Flavien, de saint Maxime le Confesseur, de saint Théodore le Studite.

Mais ce ne fut ni le parti franchement hérétique, ni le parti vraiment orthodoxe, qui fixa pour de longs siècles les destinées de l’Orient chrétien. Le rôle décisif dans cette histoire fut joué par un troisième parti qui, tout en occupant une place intermédiaire entre les deux autres, n’était pas cependant séparé d’eux par de simples nuances, mais avait une tendance tout à fait déterminée et poursuivait une politique profondément méditée. La grande majorité du haut clergé grec appartenait à ce parti que nous pouvons appeler semi-orthodoxe, ou plutôt orthodoxe-anticatholique. Ces prêtres, soit par conviction théorique, soit par sentiment routinier, soit par attachement à la tradition commune, tenaient beaucoup au dogme orthodoxe. Ils n’avaient rien en principe contre l’unité de l’Église universelle, mais seulement à la condition que le centre de cette unité se trouvât chez eux ; et puisque de fait ce centre se trouvait ailleurs, ils aimaient mieux être grecs que chrétiens et acceptaient une Église divisée plutôt que l’Église unifiée par un pouvoir à leurs yeux étranger et ennemi de leur nationalité. Comme chrétiens ils ne pouvaient pas être césaro-papistes en principe, mais comme patriotes grecs avant tout, ils préféraient le césaro-papisme byzantin à la papauté romaine. Leur