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Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/127

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offrir rien d’intéressant. Depuis trois ans, chacune de ces journées commence et finit, semblable à celles qui l’ont précédée. C’est hier, me paraît-il, que je suis entrée pour la première fois dans cette école. Et pourtant, durant ces trois années, que de connaissances acquises, que de points de vue nouveaux dans mon esprit, quelle transformation morale ! D’une part, je vois reculer devant moi l’horizon indéfini de la science, je désespère d’en atteindre jamais les limites. Nos professeurs nous exposent des théories contradictoires ; les résultats de leurs recherches sont pleins d’obscurité : où est la vérité ? L’univers m’apparaît comme une énigme impénétrable : représente-t-il quelque chose de réel ? Peut-être n’est-il, pour chacun de nous, que le rêve d’un fou.

D’autre part, j’apprends à mieux connaître la société et son injustice. Oh ! Que cette