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Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/142

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Varvara Afanasiévna, je viens vous instruire de la triste fin de cette malheureuse. Depuis quelque temps, nous avions remarqué chez elle des symptômes de mélancolie, quelque chose de sombre et d’absorbé. J’ai fait de vains efforts pour pénétrer cette nature sauvage, qui devait cacher une sensibilité irritable sous ses dehors de dureté : mes tentatives amicales se sont brisées à son orgueil, à son indifférence silencieuse. Par suite des dernières affaires, nous avons eu ces jours-ci une recrudescence de blessés et de travail à l’ambulance. Varvara Afanasiévna s’est acquittée de son service comme d’habitude, avec un zèle ponctuel ; mais, dans la matinée d’avant-hier, comme on la cherchait pour aider le chirurgien dans une opération, une de nos sœurs est venue tout en larmes m’appeler ; elle m’a conduite, sans pouvoir parler, à la chambre de l’assistante : je n’y ai trouvé