Aller au contenu

Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tempéré par les mœurs patriarcales de la noblesse russe. J’exposai mes doutes à mon compagnon.

— Vous avez raison, reprit-il, nous étions moins noirs qu’on ne nous a peints. Le principe était détestable l’application en fut plus douce que celle du code féodal dans maintes parties de l’Europe. Notre grand tort, à nous les civilisés d’hier, ce fut de montrer de pareilles mœurs à l’Occident alors qu’il s’en était déshabitué, qu’il était devenu prude et prompt à se scandaliser. Sa conscience lui reprochait de vieux péchés : elle s’est soulagée sur notre dos. Mais ceci dit à notre décharge, il faut bien confesser quelques exceptions douloureuses, et Vassili B… fut la plus criante de ces exceptions. Durant les premières années du siècle, il traita ce district en pays conquis. J’en aurais long à vous conter sur le terrible