Aller au contenu

Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/190

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de trouver, dans la solitude de mes bois, les longues heures d’étude qui me permettraient d’achever mon travail.

Tous les propriétaires du district de Péréïaslaf savent qu’il y a trois relais de Kief à Bukova ; ils savent également que cette route est cotée au plan du zemstvo, – depuis dix ans il est vrai, – comme l’une des pires de notre chère Ukraine, et qu’à l’automne dernier en particulier, la plus vulgaire prudence commandait au voyageur d’éviter les ponts fictifs dont elle est embellie. En dépit d’un mouvement combiné de roulis et de tangage qui faisait danser devant mes yeux les signes hiéroglyphiques, je m’acharnais à la lecture du commentaire, sans donner un regard au triste paysage de chaumes et de labours qui fuyait derrière moi. Au relais de Tachagne, – un de ces pauvres hameaux, perdus dans les ajoncs d’