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Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/219

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un mois, en passant ici pour me rendre dans une terre voisine, j’ai égaré ma fourrure. Quand je l’ai envoyé chercher, on m’a rapporté ceci à la place. Mon absence s’est prolongée plus que je ne pensais, les froids m’ont prise au dépourvu loin de toute ressource, et, ma foi, j’ai utilisé ce que la Providence avait daigné me laisser en échange de mes zibelines. Cette nécessité vous semblera assez justifiée, j’espère. Ce qui l’est moins, c’est le besoin pour un homme de s’affubler d’une mante de femme en guise de petit collet ; sans compter qu’elle me semble s’être passablement déformée sur vos épaules, ma pauvre mante !

— Oh ! pour cela non, Madame, je vous jure. C’est au contraire moi qui me suis…

Je m’arrêtai à temps pour ne pas laisser échapper une sottise intelligible à moi seul.