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Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/223

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mon roman. Le nom de la comtesse ***ska m’était bien connu. Elle venait de quitter Varsovie à l’époque où mon régiment y prit garnison. On ne parlait alors que de sa beauté, de sa vertu farouche, de son second mariage avec le vieux comte ***sky, un des plus riches seigneurs de Pologne, jadis fort en faveur à la Cour, et qui avait même été un moment général-gouverneur sous le précédent règne. Depuis quelque temps, le comte et sa femme vivaient retirés dans leur belle terre de Rogonostzova, sur les confins de la Podolie, à cent verstes de chez moi. Je savais qu’ils passaient de rare en rare dans notre district, en allant visiter un autre bien situé plus près de Kief.

La comtesse congédia Stépane Ivanovitch en le priant de presser son attelage, et la conversation s’établit entre nous, avec l’