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Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/229

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litige. D’un geste mutin, la comtesse avança la main sur la fourrure qui tombait. Machinalement, je la retirai à moi.

— Ah çà ! fit-elle en repartant de son franc rire, savez-vous bien que si quelqu’un entrait, on croirait que nous rejouons la scène de Madame Putiphar avec votre homonyme !

— Madame, il y avait des sentiments moins cruels chez la femme du général de Pharaon.

— Pas d’analogie, monsieur, mon mari n’est plus en fonctions, répliqua la comtesse en riant de plus belle.

Et d’un air d’autorité superbe, qui, je dois le dire, lui seyait à merveille, elle prit de mes mains ma chère pelisse, la jeta sur son bras, gagna la porte. Là, elle se retourna, sans doute pour rire un peu de ma mine. Mais j’avais, il faut croire, l’air si vraiment navré, qu’elle me cria, avec une nuance de sympathie dans la voix :