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Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/249

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un frôlement soyeux sur les tentures, comme des roseaux que fend une barque. Éperdu, je m’élançai vers la porte, je tombai à genoux, j’étendis les bras, m’écriant : – Laisse, laisse-moi mon âme, ne t’enfuis pas… – Quand mes bras se refermèrent, ils étreignaient les zibelines ; elles se mouvaient, une forme indécise palpitait sous leurs plis, une haleine humide effleura mon front. Un coup de folie m’enleva la conscience des réalités ; je poussai un grand cri, je perdis le sentiment… et le souvenir aussi, car je ne saurais dire ce qui s’est passé ensuite ; il ne m’en est resté que la sensation confuse et troublante du lendemain des fortes ivresses.

En retrouvant mes hôtes, au matin, je voulais d’abord leur annoncer que l’aïeule m’était apparue ; une fausse honte me retint, et je ne sais quelle crainte de déplaire à l’