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Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/51

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Ils jouaient si tranquillement avec leur gardienne, sans bruit, sérieux, intimidés par la foule et la nouveauté du spectacle ! Involontairement, les juges avaient regardé plus d’une fois de leur côté.

En quelques mots le président résuma les débats. Il laissait tomber lentement, comme à regret, ces paroles qui, malgré lui, amoncelaient les preuves du crime et rendaient le châtiment inévitable. Les juges se retirèrent et revinrent au bout d’un instant. Le président se leva, un papier à la main.

Alors, comprenant que c’était fini, Akoulina se raidit sur elle-même, secouée par un frisson de terreur ; elle étendit les mains derrière elle, palpa convulsivement les têtes de ses enfants, et soudain, tout d’une pièce, elle s’abattit sous le banc. Là, abîmée à terre, étranglée par les sanglots, les