Aller au contenu

Page:Voisenon - Exercices de dévotion de M. Henri Roch avec Mme la duchesse de Condor, 1786.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
39
DE M. HENRI ROCH.


nable pour ne ſcandaliſer ni les uns ni les autres. On donnait Alzire. Pendant toute la repréſentation notre dévote verſa des larmes. Vingt fois elle dit, que cela eſt beau ! il eſt dommage que cela ſoit défendu. Au cinquième acte elle crut entendre un beau ſermon. Maſſillon, le pathétique, l’éloquent Maſſillon lui paraiſſait moins beau. Les peres Éliſée & l’Enfant n’avaient, ſelon elle, rien prêché d’auſſi ſublime. Bourdaloue l’avait toujours ennuyée, & l’abbé Beauregard la faiſait toujours bâiller. Ce qui ſur-tout lui fit un plaiſir extrême, fut de voir pleurer tout le monde & de ne voir dormir perſonne. Voilà, diſait-elle, ce que je n’ai jamais vu à l’égliſe pendant le plus beau ſermon.

Après le ſpectacle on rentra dans le jardin du Luxembourg. Madame la Ducheſſe, toute émerveillée de ce qu’elle avait vu & entendu, demande quel eſt le divin auteur de cette piece. C’eſt