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Page:Voisenon - Exercices de dévotion de M. Henri Roch avec Mme la duchesse de Condor, 1786.djvu/79

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DE M. HENRI ROCH.


Judith, le jour qu’elle alla dévotement, en bonne fortune, au camp d’Holopherne, & auquel, pour vous plaire, ô mon Dieu ! elle coupa le cou après avoir couché avec lui.

Ni les yeux des puiſſantes Reines de Tyr, ni ceux des ſuperbes filles qui habitaient Moſoc & le voiſinage de Torgama, ni les yeux de la brillante nymphe qui, folâtrant encore ſur les hauteurs de Lucienne (16), dans la coupe enchantereſſe du préſent, boit l’oubli du paſſé, ne peuvent être comparés aux yeux de la reſpectable dame avec laquelle j’ai l’honneur de m’exercer en tout honneur & toute dévotion.

Son œil droit, plus beau que le raiſin d’Engaddi (17), brille d’un feu plus pur que le Sanci (18), ce diamant le plus précieux de la couronne de nos Rois.

Quant à ſon œil gauche, il répand une lumiere plus douce & plus vive