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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome1.djvu/15

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DE LA PRÉSENTE ÉDITION.

(tome XXXIV) la querelle se développer, depuis la lettre arrachée à Voltaire par commisération, le 24 mai 1736, et dont on allait se servir perfidement contre lui, jusqu’au jugement rendu par M. de Maurepas, qui condamne Voltaire en 500 livres d’aumônes, et au delà encore, jusqu’à l’humble rétractation de Jore, qui sollicite le pardon de celui dont les ennemis l’ont poussé à une attaque qu’il reconnaît avoir été injuste et odieuse (lettre du 20 décembre 1738). On a le factum de Jore, rédigé avec une piquante malignité par Desfontaines. On a la réponse de Voltaire à ce factum. Toutes les pièces capables d’éclairer le lecteur sont sous ses yeux.

La correspondance si curieuse avec Mlle Quinault, qui, jusque dans les éditions les plus récentes, celle de M. G. Avenel notamment, n’était représentée que par des sommaires, est publiée in extenso, tomes XXXIV, XXXV et XXXVI.

Dans le tome XXXVI, les lettres de Vauvenargues à Voltaire et de Voltaire à Vauvenargues sont données complètement et rangées dans un nouvel ordre, d’après l’excellente édition des Œuvres de Vauvenargues, de M. Gilbert. L’épisode du procès avec les Travenol est, pour la première fois, introduit dans la Correspondance, et développé tout au long grâce aux recherches de M. H. Beaune.

Le tome XXXVII voit finir la vie de Cirey et commencer celle de Berlin, qui se termine, au commencement du tome XXXVIII, par le départ de Voltaire et son arrestation à Francfort. Cet épisode se présente dans notre édition avec une abondance de documents toute nouvelle. L’édition de Beuchot compte, du 4 mars au 4 août 1733, vingt-neuf numéros ; nous en avons cent sept. Les documents allemands sont donnés avec la traduction. « On a ainsi sous les yeux un véritable drame, où le tragique se mêle au comique et parfois au bouffon, et où les caractères des deux nations n’ont jamais apparu en un plus parfait contraste. Et ce n’est pas sans une vive satisfaction que l’on voit Voltaire, avec son esprit endiablé et une énergie qui ne lui faisait pas défaut dans certaines circonstances, finir par échapper à ses lourds gardiens, aux sbires brutaux de Freytag, ne laissant en leurs mains d’autres trophées que les Poésies, ou, comme Voltaire se plaît à l’écrire, les Poëshies du roi leur maître[1]. »

Au tome XXXIX, Voltaire est établi aux Délices et à Morrion, sur la frontière suisse, où il se sent enfin à l’abri des persécutions. Au tome suivant, il possède Ferney et Tournay. Affermi dans cette sorte de quadrilatère, sa correspondance redouble d’activité. Elle lui assure cette étonnante influence sur son époque, qui a fait appeler le xviii « le siècle de Voltaire ». Ses lettres, qui chaque jour s’éparpillent dans toute l’Europe, sont l’instrument de sa domination.

Nous n’avons plus qu’à signaler quelques-unes des affaires les plus importantes qui se rencontrent dans les tomes suivants : celles de Calas et de Sirven aux tomes XLII et XLIII, — celle du chevalier de La Barre, au tome XLIV. — L’affaire de la dame Lejeune (fraude et colportage d’écrits
  1. Eug. Asse, Moniteur universel, 29 novembre 1880.