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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome1.djvu/557

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483
DE VOLTAIRE.


XXXI.


EXTRAIT DU MONITEUR
RELATIF À LA TRANSLATION DES CENDRES DE VOLTAIRE
au Panthéon[1].


On connaît la lettre que M. Villette écrivit au nom d’un grand nombre de citoyens à M. le maire de Paris, pour qu’à la vente de l’abbaye de Scellières où les cendres de Voltaire étaient déposées, la municipalité les réclamât. On sait que plusieurs paroisses se disputèrent l’honneur de les avoir ; et qu’enfin d’après une pétition[2] présentée à l’Assemblée nationale par M. Charron, officier municipal, il a été décrété qu’il serait rendu aux cendres de Voltaire des honneurs publics, et qu’elles seraient déposées dans le monument destiné à conserver celles des grands hommes.

Ces détails, dont M. Charron lui-même a rendu compte au directoire du département, le 4 de ce mois (juin 1791), forment la matière d’un rapport d’après lequel ce corps administratif a pris l’arrêté suivant sur la translation de Voltaire :

« M. Charron, officier municipal, a représenté au directoire qu’avant le décret de l’Assemblée nationale du 8 mai dernier, sanctionné le 15, qui ordonne que le corps de Voltaire sera transféré de l’abbaye de Scellières dans l’église paroissiale de Romilly, sous la surveillance de la municipalité dudit lieu, il avait été chargé par la municipalité des opérations préliminaires à la translation de Voltaire ; il a rendu compte au directoire du travail qu’il avait préparé à ce sujet, et dans lequel il embrasse tous les détails de l’entrée triomphale de Voltaire dans Paris, et de la fête nationale qui pourrait avoir lieu à cette occasion.

« Le directoire, approuvant le plan et les mesures qui lui ont été soumises, nomme M. Charron pour continuer, en qualité de son commissaire spécial, les soins qu’il s’est déjà donnés à cet égard. Il fixe le jour de la fête au lundi 4 juillet, et charge la municipalité de prendre toutes les précautions d’ordre et de police qu’une telle circonstance rend nécessaires dans Paris.

« Signé : Anson, vice-président ; Blondel, secrétaire. »

Les cendres de Voltaire seront portées dans un char orné d’allégories relatives au génie des arts, et traîné par quatre[3] chevaux blancs presque nus, couverts d’une simple draperie ; il sera suivi des Muses et des Arts personnifiés. De jeunes filles, des enfants velus de blanc, précéderont la statue qui doit lui être élevée ; des chœurs de musiciens accompagneront cette marche, dont le cortége sera composé ainsi qu’il suit :

  1. Numéro du 20 juin 1791.
  2. On peut voir cette pétition dans le Moniteur du 10 mai 1791, article Bulletin de l’Assemblée, séance du 8 mai.
  3. Il fut traîné par douze chevaux.