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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome12.djvu/581

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DE HENRI IV.
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de Montégu ; ils ont fait une très-belle sortie, et tué force ennemis ; je mande toutes mes troupes, et espère, si ladite place peut tenir quinze jours, y faire quelque bon coup. Ce que je vous ai mandé de ne vouloir mal à personne est requis pour votre contentement et le mien ; je parle à cette heure à vous-même étant mienned. Mon âme, j’ai un ennui étrange de vous voire. Il y a ici un homme qui porte des lettres à ma sœur du roi d’Écosse ; il me presse plus que jamais du mariage ; il s’offre à mef venir servir avec six mille hommes à ses dépens, et venir lui-même offrir son service ; il s’en va infailliblement être roig d’Angleterre ; préparez ma sœur de loin à lui vouloir du bien, luih remontrant l’état auquel nous sommes, la grandeuri de ce prince avec sa vertu. Je ne lui en écris point, ne lui en parlez que comme discourant, qu’il est temps de la marier, et qu’il n’y a parti que celui-là, car de nos parents, c’est pitié. Adieu, mon cœur, je te baise cent millions de fois[1].

Ce dernier décembre j.


Variantes.


a Fort affligé.b Ces mots : à votre avis ce que serait d’un légitime ! sont omis dans le « Mercure ». — c Ce mot vous est omis dans le « Mercure ». — d Je parle à cette heure à vous comme étant mienne (cette leçon paraît préférable). — e J’ai un ennui de vous voir étrange.f Il s’offre de.g Il s’en va infailliblement roi. — h Ce mot lui est omis dans le « Mercure ». — i Et la grandeur. — j Ce dernier novembre.

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  1. Voilà une anecdote bien singulière, et que tous les historiens ont ignorée : cela veut dire qu’il serait un jour roi d’Angleterre, parce que la reine Élisabeth n’avait point d’enfants. C’est ce même roi que Henri IV appela toujours depuis maître Jacques. Cette lettre doit être de 1588. (Note de Voltaire.)