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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome13.djvu/298

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ANNALES DE L’EMPIRE.

souvent les terres de la Pologne. Il faut bien qu’il y eût enfin quelque chose à gagner chez eux, puisque les Polonais y allaient aussi faire des incursions ; mais dans ces pays sauvages, on envahissait des terres stériles avec la même fureur qu’on usurpait alors des terres fécondes.

1008-1009. Othon, duc de la basse Lorraine, le dernier qu’on connaisse de la race de Charlemagne, étant mort, Henri II donne ce duché à Godefroi, comte des Ardennes. Cette donation cause des troubles. Le duc de Bavière en profite pour inquiéter Henri ; mais il est chassé de la Bavière.

1010. Hermann, fils d’Ékard de Thuringe, reçoit de Henri II le marquisat de Misnie.

1011. Encore des guerres contre la Pologne. Ce n’est que depuis qu’elle est feudataire de l’Allemagne que l’Allemagne a des guerres avec elle.

Glogau existait déjà en Silésie. On l’assiége. Les Silésiens étaient joints aux Polonais.

1012. Henri, fatigué de tous ces troubles, veut se faire chanoine de Strasbourg. Il en fait vœu ; et pour accomplir ce vœu il fonde un canonicat, dont le possesseur est appelé le roi du chœur. Ayant renoncé à être chanoine, il va combattre les Polonais, et calme des troubles en Bohême.

On place dans ce temps-là l’aventure de Cunégonde, qui, accusée d’adultère après avoir fait vœu de chasteté, montre son innocence en maniant un fer ardent. Il faut mettre ce conte avec le bûcher de l’impératrice Marie d’Aragon[1].

1013. Depuis que l’empereur avait quitté l’Italie, Ardouin s’en était ressaisi, et l’archevêque de Milan ne cessait de prier Henri II de venir régner.

Henri repasse les Alpes du Tyrol une seconde fois ; et les Slaves prennent justement ce temps-là pour renoncer au peu de christianisme qu’ils connaissaient, et pour ravager tout le territoire de Hambourg.

1014. Dès que l’empereur est dans le Véronais, Ardouin prend la fuite. Les Romains sont prêts à recevoir Henri, Il vient à Rome se faire couronner avec Cunégonde. Le pape Benoît VIII change la formule. Il lui demande d’abord sur les degrés de Saint-Pierre : « Voulez-vous garder, à moi et à mes successeurs, la fidélité en toute chose ? » C’était une espèce d’hommage que l’adresse du pape extorquait de la simplicité de l’empereur.

  1. Voyez tome XI, page 385.