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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome13.djvu/525

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CHARLES-QUINT.

Constantinople en Suède ; ces deux événements furent les causes ou les prétextes de guerres sanglantes. Charles-Quint désavoua l’assassinat des deux ambassadeurs du roi de France. Il les regardait à la vérité comme des hommes nés ses sujets et devenus infidèles ; mais il est bien mieux prouvé que tout homme est né avec le droit naturel de se choisir une patrie qu’il n’est prouvé qu’un prince a le droit d’assassiner ses sujets. Si c’était une des prérogatives de la royauté, elle lui serait trop funeste. Charles, en désavouant l’attentat commis en son nom, avouait en effet que ce n’était qu’un crime honteux.

La politique et la vengeance pressaient également les armements de François Ier.

Il envoie le dauphin dans le Roussillon avec une armée de trente mille hommes, et son autre fils, le duc d’Orléans, avec un pareil nombre dans le Luxembourg.

Le duc de Clèves, héritier de la Gueldre, envahie par Charles-Quint, était, avec le comte de Mansfeld, dans l’armée du duc d’Orléans.

Le roi de France avait encore une armée dans le Piémont. L’empereur est étonné de trouver tant de ressources et de forces dans la France, à laquelle il avait porté de si grands coups. La guerre se fait à armes égales, et sans avantage décidé de part ni d’autre. C’est au milieu de cette guerre qu’on assemble le concile de Trente. Les Impériaux y arrivent le 28 janvier. Les protestants refusent de s’y rendre, et le concile est suspendu.

1543. Transaction du duc de Lorraine avec le corps germanique dans la diète de Nuremberg, le 26 auguste. Son duché est reconnu souveraineté libre et indépendante, à la charge de payer à la chambre impériale les deux tiers de la taxe d’un électeur.

Cependant on publie la nouvelle ligue conclue entre Charles-Quint et Henri VIII contre François Ier ; c’est ainsi que les princes se brouillent et se réunissent. Ce même Henri VIII, que Charles avait fait excommunier pour avoir répudié sa tante, s’allie avec celui qu’on croyait son ennemi irréconciliable. Charles va d’abord attaquer la Gueldre, et s’empare de tout ce pays, appartenant au duc de Clèves, allié de François Ier. Le duc de Clèves vient lui demander pardon à genoux. L’empereur le fait renoncer à la

    (contre la Russie) ; il fut assassiné en Silésie à son retour de Constantinople. La guerre déclarée à la Russie par la diète de Stockholm, le 4 août 1741, se termina par le traité d’Abo du 6 — 17 auguste 1743. (B.)