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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome17.djvu/205

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AMPLIFICATION.

Quæque lacus late liquidos, quæque aspera dumis
Rura tenent, sonino posite sub nocte silenti
Lenibant curas, et corda oblita laborum :
At non infelix animi Phœnissa.


Voici une traduction libre de ces vers de Virgile, qui ont tous été si difficiles à traduire par les poëtes français, excepté par M. Delille.


Les astres de la nuit roulaient dans le silence ;
Éole a suspendu les haleines des vents ;
Tout se tait sur les eaux, dans les bois, dans les champs ;
Fatigué des travaux qui vont bientôt renaître,
Le tranquille taureau s’endort avec son maître ;
Les malheureux humains ont oublié leurs maux ;
Tout dort, tout s’abandonne aux charmes du repos ;
Phénisse[1] veille et pleure !

  1. M. Pierre Didot aîné, dans la préface de ses Amours de Didon, 1822, in-8o, a signalé l’erreur que commet ici Voltaire en traduisant Phœnissa par Phénisse ; c’est faire d’un nom de pays un nom de famille. (B.)