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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome22.djvu/14

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IV
AVERTISSEMENT.

Ces objections, sous leur apparence raisonnable, ne peuvent séduire que ceux qui ne se sont pas bien rendu compte des difficultés que présente l’ordonnance d’une œuvre aussi vaste et aussi complexe que l’œuvre de Voltaire. Avec tous ces petits arrangements judicieux, on arriverait au désordre. Quelques inconvénients ne sauraient manquer d’être sensibles dans toute espèce de classification ; mais, en voulant remédier à ces inconvénients inévitables, on en verrait surgir de plus graves. Nous n’avions, en réalité, qu’à opter entre le plan de l’édition de Kehl[1] et celui de l’édition de Beuchot, sans vouloir faire soit à l’un soit à l’autre des modifications qui n’auraient pas été toutes des améliorations incontestables, et qui auraient eu le tort de détruire les grandes lignes de l’un ou de l’autre. Ou l’ordre plus ou moins rationnel, ou l’ordre chronologique ; il ne fallait pas se laisser aller à des transactions entre les deux, et aboutir à n’avoir plus aucune méthode.

Nous avons adopté l’ordre chronologique. Nous nous en écartons le moins possible. Nous ne faisons qu’une exception pour les deux morceaux autobiographiques laissés par Voltaire : les Mémoires pour servir à la vie de M. de Voltaire, écrits par lui-même, qui sont dans le tome XL de Beuchot, le Commentaire historique sur les œuvres de l’auteur de la Henriade, qui est dans le tome XLVIII de l’édition du même, avec la petite Notice extraite du Dictionnaire des théâtres des frères Parfait, et due également à Voltaire. — Nous avons réuni tout ce que Voltaire a écrit sur lui-même, pour le placer dans notre premier volume, et en former comme le premier fascicule des biographies.

Il nous a paru inadmissible que la Lettre de Voltaire à Hume, du 24 octobre 1766, fût dans la Correspondance, et que les Notes sur la lettre de M. de Voltaire à M. Hume fussent dans les Mélanges, comme cela se voit dans l’édition de Beuchot, où le texte de cette lettre est au tome LXIII (page 384) et le commentaire au tome XLII (page 519). On trouvera ci-après, à cette date de 1766, la Lettre au docteur Pansophe, qui est bien réellement de Voltaire, malgré ses dénégations répétées ; la Lettre à M. Hume, et les Notes sur cette lettre, c’est-à-dire tout ce qui constitue la part prise par notre auteur à la fameuse querelle qui éclata entre Hume et J.-J. Rousseau.

  1. Notez bien que le plan de l’édition de Kehl oblige ceux qui s’y conforment, tout aussi bien que le plan de Beuchot, à séparer les ouvrages sur un même sujet. Il faut, par exemple, chercher les opuscules : Ce qu’on ne fait pas et ce qu’on pourrait faire et Des Embellissements de Paris dans la section de Législation et politique, et celui des Embellissements de la ville de Cachemire dans les Dialogues.