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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome29.djvu/268

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FRAGMENT

contre Louis XV, par un Français alors réfugié[1], et apprenti pasteur à Genève, et indigne également de ses deux patries.

Nous dîmes, nous persistons à dire, et nous redirons dans toutes les occasions, que ces odieux libelles, tout méprisables qu’ils sont, ne laissent pas de pénétrer dans l’Europe[2], du moins pour quelque temps, par cela même qu’ils sont calomnieux ; leur scélératesse leur tient lieu quelquefois de mérite auprès des esprits ignorants et pervers. Si on multiplie les impostures, il faut bien multiplier aussi les réponses.

Nous remettons donc ici sous les yeux du lecteur une partie de ce que nous écrivîmes alors[3], moins en faveur de Louis XIV qu’en faveur de la vérité.

Extrait d’un Mémoire sur les calomnies contrée Louis XIV, et contre Sa Majesté régnante, et contre toute la famille royale, et contre les principaux personnages de la France.

Les gens de lettres savent assez qu’un nommé Langleviel La Beaumelle vendit à Francfort, en 1753, au libraire Esslinger, une édition du Siècle de Louis XIV, falsifiée et chargée de ses notes[4] ; qu’il travestit en libelle diffamatoire un ouvrage entrepris pour l’honneur et l’encouragement de la nation française.

C’est dans ces notes que l’on trouve «[5] qu’un roi qui veut le bien est un être de raison, et que Louis XIV ne réalisa jamais cette chimère ;[6] que les libéralités de Louis XIV sont tout ce qu’il y a de plus beau dans sa vie ;[7] que la politesse de la cour de Louis XIV est un être de raison. — Que Louis XIV avait peu de religion ;[8] que le roi n’employait le maréchal de Villars que par faiblesse ;[9] qu’il faut que les écrivains sévissent contre Chamillart et les autres ministres ».

On n’ose répéter ici ce qu’il dit contre la famille royale et contre le duc d’Orléans, pages 346 et suivantes. Ce sont des calom-

  1. Langleviel, dit La Beaumelle, reçu par le pasteur La Rive, en 1745, le 12 octobre. (Note de Voltaire.)
  2. Voyez tome XIX, page 364.
  3. Voltaire, par cette citation, prouve l’authenticité du Mémoire présenté au ministère de France, que nous avons donné tome XXVI, pages 355-366.
  4. Voyez tome XV, page 99 ; XIX, 364 ; XXVI, 133.
  5. Tome I, page 184. (Note de Voltaire.)
  6. Page 193. (Id.)
  7. Page 211. (Id.)
  8. Page 275. (Id.)
  9. Tome II, page 173. (Id.)