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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome29.djvu/28

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Et toi[1] que nous voyons avec une tendresse respectueuse assis sur le trône de Henri IV et de louis XIV, dont le sang coule dans tes veines, vainqueur à Fontenoy, à Raucoux, à Fribourg, et pacificateur dans Versailles, écoute toujours la voix de la philosophie, c’est-à-dire de la sagesse.

C’est par elle que tu as assoupi pour jamais ces disputes du jansénisme et du molinisme, qui nous rendaient à la fois malheureux et ridicules. C’est elle qui t’inspira quand tu donnas la paix aux vivants et aux mourants, en nous délivrant de l’impertinence des billets pour l’autre monde, et du scandale des sacrements conférés la baïonnette au bout du fusil. Tu es un vrai philosophe lorsque tu fermes l’oreille à la calomnie, aux bruits mensongers, qui éclatent avec tant d’impudence, ou qui se glissent avec tant d’artifice. L’empereur Marc-Aurèle dit que les hommes ne seront heureux que quand les rois seront philosophes[2]. Pense, agis toujours comme Marc-Aurèle, et que ta vie soit plus longue que celle de ce monarque, le modèle des hommes !


FIN DU DISCOURS DE ME BELLEGUIER.
  1. Tous les morceaux envoyés au concours de l’Université se terminaient par une péroraison en l’honneur du roi. Voltaire-Belleguier se conforme à la règle.
  2. Platon dit cela dans le cinquième livre de sa République et dans sa lettre septième.