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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome29.djvu/403

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MÉMOIRE


DU PAYS DE GEX[1].


(Novembre 1775.)




Le pays de Gex, pénétré de la reconnaissance la plus vive et la plus respectueuse pour le ministère, semble encore avoir quelques alarmes.

1o Les cultivateurs craignent que les employés qui seront dans le voisinage les inquiètent sur la liberté de commerce des blés, accordée si sagement à tout le royaume, sous prétexte que cette petite province serait réputée province étrangère ; elle se flatte que le ministère daignera calmer, par son arrêt, l’inquiétude où elle est sur cet objet.

2o Vingt-huit paroisses dont cette petite province est composée payent, en impôts, 130,000 livres par année.

Dans cette somme, la gabelle est pour 
 33,000 l.
Le tabac, à peu près pour 
 2,000 l.
La marque des cuirs[2] 
 1,600 l.
_________
Le pays a donc payé, tant à la ferme qu’à cause des droits de la ferme, en 1774, la somme de 
 36,000 l.

indépendamment des droits du roi.

  1. Le titre et la date de ce Mémoire sont de la main de Voltaire ; le reste est de celle de Wagnière, dans la copie sur laquelle nous l’imprimons. Voyez (Correspondance) les lettres des 14 et 24 novembre 1775, à Mme de Saint-Julien. Dans la première, voici ce que Voltaire dit à cette dame, au sujet de ce même écrit : « J’envoie pourtant un Mémoire à M. de Trudaine, qui est un peu raisonné, et dans lequel même il y a de l’arithmétique ; et, si vous le permettez, j’en mettrai une copie à vos pieds, pour vous faire voir que je peux encore arranger des idées quand le soleil n’est pas couché. » Le patriarche de Ferney venait alors d’avoir une espèce d’attaque d’apoplexie, qui, disait-il, lui avait dérangé le corps et l’âme. (Cl.) — La première publication de ce Mémoire est de 1827. (B.)
  2. Supposé que la ferme des cuirs ait appartenu à la ferme générale. (Note de Voltaire.)