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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome29.djvu/407

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À M. TURGOT


MINISTRE D’ÉTAT, CONTROLEUR GÉNÉRAL DES FINANCES[1]


(Décembre 1775)




Monseigneur le contrôleur général est supplié de daigner jeter un coup d’œil sur les demandes des états du pays de Gex. Ces demandes consistent :


I.

Dans la permission de faire venir toutes les marchandises de Marseille avec la même exemption de droits dont Genève jouit, attendu que cette exemption seule a réduit le pays de Gex à n’avoir jamais aucun marchand français, et à la nécessité de se pourvoir à Genève de toutes les choses nécessaires à la vie. Cette différence prodigieuse entre une ville étrangère et un pays appartenant au roi a mis les Genevois en état de se faire plus de sept millions de rente sur les finances de Sa Majesté, et d’être en possession, avec le sieur Geoffrin, de la manufacture des glaces de Saint-Gobain et de Paris.

II.

Monseigneur le contrôleur général verra que ce petit pays paye à Sa Majesté environ cent trente mille livres par année, sans qu’aucune communauté ait pu faire le moindre profit, excepté la colonie établie à Ferney.

III.

Il verra que ce pays très-pauvre a été obligé d’emprunter cent trente-quatre mille livres, pour réparer les pertes occasionnées par les corvées.

  1. Dans les éditions de Kehl et beaucoup d’autres, cette requête était imprimée à la suite de la lettre à M. de Trudaine, du 8 décembre 1775. M. Clogenson a, en 1827, extrait de la Correspondance cette pièce, qui n’est point une lettre. (B.)