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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome29.djvu/431

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XXXIX. — Othon, dit-il, épousa la reine Adélaïde, parce qu’il n’en put jouir autrement. Ne pouvait-il se servir d’un terme mieux séant ?

Le P. Daniel connaissait mieux tous les synonymes de jouir.

XL. — Il dit qu’Othon était, ajuste titre, surnommé le Grand, parce qu’il ne rapportait pas les bons succès à sa propre gloire et vanité, mais à relever l’empire d’Occident. Entend-on ce qu’il veut dire ?

Il serait d’ailleurs à craindre que cette réflexion ne fût appliquée à Louis XIV.

XLI. — Il accuse une reine de galanterie ; il ne garde aucune mesure dans ses accusations.

Il s’agit de savoir si le fait est vrai, et voilà tout.

XLII. — Il dit que les rois de France portaient le titre d’empereur, et se sont contentés, par quelque considération qu’on ne sait pas, de celui de roi, qui est en effet plus doux et plus auguste. Sur quoi fonde-t-il cette décision que le titre de roi soit plus doux ou plus auguste que celui d’empereur ?

Le P. Daniel aurait bien voulu que Louis XIV eût pris le titre d’empereur.

XLIII. — Il dit que Louis VIII fut le premier qui, sur les remontrances de Pierre Lombard, évêque de Paris, rasa sa barbe. Porter la barbe ne dépend que de la coutume.

Or la coutume était qu’on en faisait alors une affaire ecclésiastique.

XLIV. — Il parle d’un prince qui avait épousé une femme jeune, belle et coquette, de qui les appétits ne s’accommodaient pas avec la vieillesse de son mari, et encore goutteux. Ne pouvait-il pas narrer le divorce qui se fit sans se servir de termes si licencieux ?

Mézerai était un franc Gaulois, qui appelait un chat un chat.

XLV. — Il n’observe aucune bienséance à l’égard d’une princesse qui se remaria avec Henri, duc de Normandie. Son mariage n’était-il pas un sacrement, et par conséquent autorisé par toutes les lois ?

Le P. Daniel est toujours empressé de justifier les rois qui se marient et se remarient.

XLVI. — Il dit que Louis VII entreprenait quelquefois contre la justice ; et, un moment après, il le dit bon et équitable : ce qui se contredit.