Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome29.djvu/442

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CXXIV. — En parlant des desseins de la reine (Catherine de Medicis), il dit les fantaisies d’une femme. Manière de parler peu convenable.

Expression peu galante ; mais Mézerai ne faisait sa cour à personne.

CXXV. — Quelle petite remarque ! On prit, dit-il, à mauvais augure que les hérauts du roi de Pologne (Henri III) eussent mal blasonné les armes du nouveau royaume. Ce qui ne pouvait être regardé que comme une marque de leur négligence à s’instruire.

Cela ne détruit pas le fait.

CXXVI. — Où eût-il pu prendre la preuve de ce qu’il dit sur Charles IX ? Était-il appelé dans les affaires les plus secrètes des rois ?

On peut n’y être pas appelé, et être cependant instruit par des mémoires du temps, dont on aura fait un choix judicieux.

CXXVII. — On jugera, comme moi, que Mézerai était un écrivain quelquefois hardi jusqu’à l’insolence.

Il n’y a pas d’insolence à un historien de rapporter des faits. Tacite, Suétone, Guichardin, M. de Thou sont donc de grands insolents.

CXXVIII. — Il dit que les Vénitiens menèrent le roi Henri III dans l’île Moron (Murano), célèbre pour sa belle verrerie. Quel rapport a cette belle verrerie avec la réception qu’on fit au roi ?

Chicane toute pure.

CXXIX. — Mezerai dit que le roi contracta à Venise une terrible maladie. Pour moi, je ne saurais croire qu’un grand roi se livre sans précaution dans toutes sortes de désordres.

Le P. Daniel connaît donc les précautions que ce grand roi aurait dû prendre.

CXXX. — Les rois ont-ils auprès de leurs personnes des gens qui disent tout ce qu’ils savent ?

Tout se sait, ou presque tout.

CXXXI. — Quelle nécessité y aurait-il de donner connaissance au public d’un pareil malheur arrivé à un prince ?