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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome33.djvu/207

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ANNÉE 1729.

far lie believes Görtz had carried his vast designs about the Pretender and the Empire. Do not forget to ingratiate me with M. de Croissy, whom I esteem very much.

When you see M. de Maisons, tell him you do not know where I am at present : but desire him to forward his remarks, and to restore the manuscript as soon as he can.

There is another query more weighty than all the rest.

Two or three historiens, or rather, compilers of gazettes, have confidently reported, that king Augustus of Poland, at his restoration, caused to be beheaded one Fengsten, his privy-counsellor, for having signed the shameful peace of Altranstadt, in order to let the world believe that he (the king) bad been imposed upon by Fengsten and to load an innocent subject with the whole odium and shame of that treaty. I have many reasons to question the beheading of that Fengsten. Pray talk to M. de Brancas about it. Enquire who may give you a true account of that affair ; you will oblige very much your friend. Farewell.

Do not forget the abbot Dubos. I love thee, by God[1]

  1. Traduction : Nous rompons pour toujours si vous ne prenez pas cinq cents livres de France sur l’arriéré que la reine me doit, et dont Pallu me promet le payement.

    En outre, vous devez recevoir cent écus de Bernard, et autant du libraire qui sollicitera le privilège de la Vie du roi de Suède. Il faut que cela soit ainsi, ou nous ne sommes plus amis.

    J’écrirai à Pallu sous peu de jours pour le remercier, mais je voudrais savoir avant s’il est instruit de ma retraite ici, et ce qu’il en pense ; ne lui découvrez rien, et tâchez seulement de lui faire dire ce qu’il sait.

    Avant de quitter Paris je reçus, chez M. Cavalier, une lettre du cardinal de Fleury, elle avait été envoyée à Londres, et de Londres à Paris. Ce prêtre est très-poli ; il daigne m’écrire fort obligeamment qu’il m’a enlevé mes rentes sans miséricorde.

    J’espère que M. de Brancas voudra bien m’instruire des particularités qu’il sait touchant le dernier roi de Suède ; mais il y a beaucoup d’autres choses curieuses, relatives à cette histoire, dont je vous conjure vivement de vous informer.

    Vous n’avez qu’à aller trouver l’ambassadeur suédois, ou bien son secrétaire, son chapelain, ou sa maîtresse, et leur demander :

    1o S’il est vrai que le comte Piper ait autant contribué qu’on le dit à engager les états à déclarer le roi majeur à seize ans ;

    Quelle part la reine mère eut dans les affaires depuis la majorité de son petit-fils ;

    Quelle espèce de gouvernement fut établie en Suède après l’arrivée du roi dans les États de Turquie.

    Je vous prie aussi de voir M. de Croissy, dont j’ai fait une mention très-honorable dans mon histoire, et dont j’ai beaucoup loué la famille, comme je pense qu’elle le mérite. Demandez-lui dans quelle langue le roi lui parla à Stralsund.

    Mais surtout sondez-le sur le crédit du Prétendant près de ce monarque à cette époque. Tâchez de savoir si la France avait le dessein de se joindre au roi de Suède pour aider le Prétendant.

    Demandez-lui s’il connaissait le fameux baron Gortz, et jusqu’où il pense