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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome33.djvu/87

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ANNÉE 1722.

Donnez, donnez plutôt des exemples aux rois ;
Unissez à jamais l’esprit à la prudence ;
Qu’on publie en tous lieux vos grandes actions :

Faites-vous bénir de la France,

Sans donner à Cambrai des bénédictions.

Souvenez-vous quelquefois, monseigneur, d’un homme qui n’a, en vérité, d’autre regret que de ne pouvoir pas entretenir Votre Éminence aussi souvent qu’il le voudrait[1], et qui, de toutes les grâces que vous pouvez lui faire, regarde l’honneur de votre conversation comme la plus flatteuse.



58. — À M. THIERIOT,

CHEZ M. HÉRAUT, PRÈS DU CHAGRIN DE TURQUIE, VIS-A-VIS LE CHEVAL DE BRONZE, À PARIS.

Ce 6 septembre 1722.

Mon cher Thieriot, le plaisir de voyager avec Mme de Rupelmonde ne m’empêche point de songer dès le premier gîte à vous remercier de tous les soins obligeants que vous prenez pour moi. J’aurai mon tour quelque jour, je vous en réponds, et j’en ferai tout autant. Envoyez-moi la lettre de Gandin pour ce banquier et pour sa femme, et des nouvelles. Adressez votre lettre à Bruxelles, chez M. le comte de Morville, plénipotentiaire.



59. — À M. THIERIOT.

À Cambrai, 10 septembre.

Je ne sais si je vous ai bien donné mon adresse : c’est à Bruxelles, chez Mme de Rupelmonde.

Je suis dans le moment à Cambrai, où je suis reçu beaucoup mieux que je ne l’ai jamais été à Paris. Si cela continue, j’abandonnerai ma patrie assurément, à moins que vous ne me promettiez de m’aimer toujours. S’il y a des nouvelles, écrivez-m’en

  1. Variante : Parce qu’il vous regarde comme l’homme du monde de la meilleure conversation. La seule chose que je vous demanderai à Paris sera de vouloir bien me parler.

    Je ne désire rien au monde
    Que d’entendre Dubois et de voir Rupelmonde.

    (La Ligue, édit. in-12 de 1721, page 164.)