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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome33.djvu/95

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ANNÉE 1722.

nerais à mes amis qu’à mon retour. Ayez la bonté de conserver votre goût pour la peinture et pour la gravure[1], et de hâter le pinceau de Coypel, par les éloges peu mérités que vous lui donnez quand vous le voyez.

Je rôde, dans la Sologne, à la piste de l’homme en question[2]. Cependant j’ai chargé Demoulin[3] de poursuivre criminellement l’affaire, afin que, si je ne puis avoir raison par moi-même, la justice me la fasse.

Adieu, mon cher ami.


67. — À M. THIERIOT.

1722.

Vous m’inquiétez beaucoup, mon cher ami, de ne me point donner de vos nouvelles ; mon amitié en est alarmée. Je crains que vous ne soyez malade ; éclaircissez-m’en au plus vite. Je ne serai pas longtemps au Bruel. Je voudrais bien que quelque bon emploi vous eût nouvellement occupé et empêché de penser à moi ; je vous pardonnerais votre négligence par le plaisir que j’aurais d’apprendre que MM. Pâris auraient enfin fait quelque chose pour vous. Écrivez-moi donc un peu touchant vos affaires et les miennes ; vous savez qu’elles nous sont communes. Vous devez vous porter à merveille, car je jouis d’une santé parfaite.

Au Bruel, par Orléans, ce mercredi.



68. — À M. THIERIOT.

1722.

Je pars du Bruel ; je vais passer un jour à la Source, chez milord Bolingbroke, et de là à Ussé, en poste. Faites en sorte, mon cher ami, que j’y trouve une lettre de vous, qui m’apprenne que les Pâris vous ont donné quelque bon emploi. Je suis très-surpris qu’on vous ait préféré, comme vous me le dites, un fils de m… Il me semble qu’on devrait avoir plus d’égard aux gens qui exercent qu’aux enfants de ceux qui ont eu cette dignité. Raillerie à part, j’écrirai une épître chagrine aux Pâris, s’ils ne vous donnent rien. Ce que vous me mandez touchant M. le car-

  1. Il s’agit ici des souscriptions relatives à la Henriade, et des gravures, qui furent médiocrement exécutées. (Cl.)
  2. Beauregard, dont il est question dans les lettres 59, 60 et 63.
  3. Demoulin, homme d’affaires de Voltaire, et qui, en 1736, dissipa 21,000 francs à Voltaire.