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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/227

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autre officier, à l’affaire de Dingelfing, demande cette croix de Saint-Louis pour laquelle on se fait casser bras et jambes.

Marchant père et fils[1] ne demandent qu’à vêtir et alimenter les défenseurs de la France.

Courage, monseigneur, courage la fermeté rendra la France respectable à ceux qui l’ont crue affaiblie. Personne ne forme des vœux plus sincères pour votre gloire que votre ancien serviteur V., qui vous aime avec tendresse et qui vous est respectueusement dévoué pour jamais.

Par la première, j’aurai l’honneur de vous envoyer l’état des dépenses extraordinaires de cette année, et vous pourrez comparer ce qu’il en coûte en France et en Hollande pour le même nombre d’hommes.

Vous pouvez être sûr que les Hollandais ne vous feront pas grand mal. Il est actuellement huit heures du soir, 15 juillet. À sept heures, le général Hompesch, qui attendait l’ordre de partir, a reçu un ordre nouveau de faire mettre petit à petit, ces quinze jours-ci, jusqu’au 1er d’août, les chevaux à la pâture. Les gardes à pied n’auront les ordres pour la marche que le 24 juillet. Il est évident qu’on cherche à ne plus obéir aux Anglais, sans leur manquer ouvertement de parole. Vous pouvez compter sur ce que j’ai l’honneur de vous dire, jusqu’à ce que ce qui est vrai aujourd’hui ne le soit plus dans huit jours.


1593. — À M. LE COMTE D’ARGENSON,
ministre de la guerre.
À la Haye, ce 18 juillet.

Voici, monseigneur, la seconde partie de l’état secret que j’ai l’honneur de vous envoyer. Ayez la bonté d’accuser la réception des deux paquets, en disant ou faisant dire à la dame[2] qui demeure au faubourg Saint-Honoré que vous les avez reçus, sans quoi j’aurais ici beaucoup d’inquiétude.

L’ordre de mettre les chevaux au vert est exécuté, et subsiste pour dix ou douze jours au moins. Les gardes à pied partent le 24 ou le 23, au plus tôt. Deux régiments sont en marche actuellement, aux environs de Maestricht. On dit hier, en ma présence, au comte Maurice de Nassau, général de l’infanterie

  1. Marchant de Varenne, frère de Marchant de La Houlière ; il fut maître d’hôtel du roi, et ensuite fermier général en 1770. (Cl.)
  2. Mme du Châtelet.