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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/382

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Cela n’est pas bon à courir, mais peut-être en peut-on amuser le roi preneur de villes et gagneur de batailles : car encore faut-il amuser son héros.

Où est monsieur votre fils ? Négocie-t-il avec le gros M. Bentin[1] ? Je n’ai pas vu votre belle-fille, à qui je voulais rendre mes respects. Je suis tantôt à Champs, tantôt à Étiolles[2]. Préparez pour la fête les oliviers que je voudrais qui ornassent le théâtre[3].


1745. — À M. LE COMTE ALGAROTTI.
Parigi, 27 giugno[4].

Signor mio illustrissimo, e principe colendissimo, o l’esercito del duca di Lobkowitz, o l’ammiraglio Martin a intercettato le lettere che o avuto l’onore di scrivere a Vostra Eccellenza. Le o scritto due volte, e le o mandato un esemplare del poema che ho composto sopra la vittoria di Fontenoy ; ho indirizzato il piego come l’avevate prescritto. Potete dubitare ch’io fossi tardo nel ringraziarvi del sommo onore che m’avevate fatto ? Mene ricorderô sempre ; e qual barbaro potrebbe mai dimenticarsi di tanti vezzi e del vostro bell’ingegno ? Avete guadagnato più d’un cuore in Francia, fra gli Alemanni, e sotto il polo. O che fate bene adesso di passare i vostri belli giorni a Venezia, quando tutta l’Europa è matta da catena, e che la guerra fa un campo d’orrore di tanti matti ! Il vostro re di Prussia, che non è più il vostro[5], ha battuto atrocemente i vostri Sassoni[6]. Il nostro re ha rintuzzato l’intrepido furore degl’Inglesi, e mentre che la tromba assorda tutte le orecchie,

· · · · · · · · · · · · · · · Tu, Tityre, lentus in umbra,
Formosam resonare doces Amaryllida lacus.

(Virg., ecl. I, v. 4.)
  1. On lit Bentin dans l’édition de Kehl et dans plusieurs autres ; il s’agit sans doute ici de Bertin, né en 1719, lieutenant général de police en 1757. ( Cl.) — Bentinck. (G. A.)
  2. Chez Mme d’Étiolles, créée marquise de Pompadour quelques semaines plus tard.
  3. À la suite de cette lettre, dans les éditions de Kehl il y a la Lettre critique d’une belle dame à un beau monsieur de Paris sur le poëme de la Bataille de Fontenoy, placée tome VIII, page 397.
  4. Voyez ci-dessus la lettre 1734.
  5. Algarotti, mal portant à Berlin, était retourné à Venise, sa ville natale, où il resta peu de temps. (Cl.)
  6. L’aile gauche de l’armée autrichienne, composée de Saxons, avait été très-maltraitée par les Prussiens, à Friedberg, le 4 juin 1745. (Cl.)