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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/399

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1763. — À M. LE MARQUIS D’ARGENSON,
ministre des affaires étrangères.
Du 29, mardi matin[1].

Voici, monseigneur, ce que je viens de jeter sur le papiers[2]. Je me suis pressé, parce que j’aime à vous servir, et que j’ai voulu vous donner le temps de corriger le mémoire.

Je crois avoir suivi vos vues : il ne faut point trop de menaces. M. de Louvois irritait par ses paroles ; il faut adoucir les esprits par la douceur, et les soumettre par les armes.

Vous n’avez qu’à m’envoyer chercher quand vous serez à Paris, et vous corrigerez mon thème ; mais vous ne trouverez rien à refaire dans les sentiments qui m’attachent à vous.


1764. — À M. FALKENER,
secrétaire d’état du cumberland[3].
Paris, ce 1er octobre 1745.

Sir, you bear a name that I love and respect[4]. I have, these twenty years since, the honour to be friend to sir Everard Falkener. I hope it is a recommendation towards you. À better one is my love for truth. I am bound to speak it. My duty is to write the history of the late campaings, and my king and my country will approve me the more, the greater justice I’ll render to the English nation.

Though our nations are enemies at present, yet they ought for ever to entertain a mutual esteem for one another : my intention is to relate what the duke of Cumberland has done worthy of himself and his name, and to enregister the most particular and noble actions of yours chiefs and officers, which deserve to be recorded, and what passed most worthy of praise at Dettingen and Fontenoy, particularities, if there is any, about general

  1. En 1745, le mardi n’est tombé le 29 d’un mois qu’une seule fois, et c’était en juin. Cette lettre à M. d’Argenson doit donc être du mercredi 29 septembre. (B.)
  2. À cette lettre étaient jointes les Représentations aux États-Généraux, dont il est parlé dans une note de la page précédente.
  3. Éditeurs, de Cayrol et François.
  4. Voltaire croyait que le Falkener à qui il écrivait était un autre que son ami. La lettre du 23 explique cette méprise. (A. F.)