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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/404

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anciens officiers qui l’entourent. Je parle l’anglais : j’ai des amis à Bruxelles, et ces amis sont attachés à la France. Je peux aisément, et en peu de temps, savoir bien des choses.

Le secrétaire de M. le duc de Cumberland a fait naître à son maître l’envie de me voir ; les éloges[1] que j’ai donnés à ce prince, pour relever davantage la gloire de son vainqueur, lui ont donné quelque goût pour moi. Voilà ma situation.

Si Sa Majesté croit que je puisse rendre un petit service, je suis prêt ; et vous connaissez mon zèle pour sa gloire et pour son service.

Je suis avec respect, etc.


BILLET AJOUTÉ.

Voici, monseigneur, ce qui m’a passé par la tête, à la réception de la lettre anglaise du secrétaire du duc de Cumberland. Il ne tient qu’à vous de me procurer un voyage agréable, et peut-être utile. Vous pouvez disposer les esprits du comité. Je crois que M. le maréchal de Noailles même me donnera sa voix. Vous liriez ensuite ma lettre en plein conseil chacun dirait oui, et le roi aussi. Tout ceci est dans le secret. Madame ***[2] n’en sait rien. Faites ce que vous jugerez à propos ; mais j’ai plus d’envie encore de vous faire ma cour qu’au duc de Cumberland.

N. B. Ce secrétaire du duc de Cumberland est le chevalier Falkener, ci-devant ambassadeur à Constantinople, homme d’un très grand crédit, informé de tout mieux que personne, et, encore une fois, mon intime ami[3]. Ne serait-il pas mieux que cela fût entre le roi et vous ? Mais il y a encore un parti à prendre peut-être, c’est de vous moquer de moi. En tout cas, pardonnez au zèle, et brûlez mes rêveries.


1769. — À M. DE MONCRIF[4].

Le petit billet de mon cher sylphe a été par les airs à Fontainebleau, de là à Paris. Mon cher sylphe n’a qu’à venir avec Mme de La Popelinière, lundi, demain, ou mercredi, à Versailles, s’il veut embellir de sa céleste présence nos fêtes terrestres.

  1. Voyez le vers 75 du Poëme de Fontenoy.
  2. Mme du Châtelet, sans doute.
  3. C’est à lui que Voltaire avait dédié Zaïre.
  4. Éditeurs, de Cayrol et François.