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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/504

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qu’elle a un très-aimable mari. J’espère que vous serez tous deux fort heureux. Votre bonheur augmentera celui de monsieur votre père. On ne peut s’intéresser plus que moi à tout ce qui regarde votre famille. Je suis de tout mon cœur, monsieur, etc.

Voltaire.

1875. — À M. ***,
académicien d’angers[1].
À Sceaux, ce 26 novembre.

Je reçois, monsieur, avec une respectueuse reconnaissance l’honneur que l’Académie d’Angers veut bien me faire. Permettez que je vous supplie de lui présenter mes remerciements. Je voudrais bien être à portée de le faire moi-même : ce serait pour moi un devoir et un plaisir.

J’aurai au moins la consolation de voir mon nom dans votre liste, et je me flatterai que ceux qui m’ont fait l’honneur de me choisir me conserveront toujours quelque bienveillance. C’est avec ces sentiments que j’ai l’honneur d’être, monsieur, etc.


1876. — À M. DE MONCRIF[2].

Mon aimable sylphe, vous auriez été content ; Mme du Châtelet a chanté Zirphé[3] avec justesse, l’a jouée avec noblesse et avec grâce. Mille diamants faisaient son moindre ornement. Allez, allez laissons dire, les beaux-arts sont honorés. On dansait dans le règne de Louis XIV, on chante dans celui de Louis XV, et moi, je chante vos louanges avec ma voix aussi enrouée que celle de M. de Richelieu ; mais c’est de bon cœur.

  1. Cette lettres, éditée par MM. de Cayrol et François, fut écrite, comme la précédente, du château de la duchesse du Maine. Ayant vu Mme du Châtelet perdre quatre-vingt mille francs au jeu de la reine à Fontainebleau, Voltaire lui avait dit en anglais « Vous jouez avec des fripons. » Le mot avait été compris, on avait chuchoté, et il avait déguerpi le lendemain pour venir se cacher à Sceaux. (G. A.)
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.
  3. Le scandale de Fontainebleau ayant été étouffé, Voltaire se montra publiquement à Sceaux, prit part aux fêtes avec la marquise, qui joua Zirphé dans l’opéra de Moncrif intitulé Zélindor. (G. A.)