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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/559

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nons qu’après les Rois ; nous aurons le temps de recevoir de vos nouvelles.

Bonsoir, mes chers anges ; je soupire après le moment de vous revoir.

M. de Betz ne marie-t-il pas incessamment sa seconde fille au fils du bon Dieu[1] ?


1937. – À M. LE PRÉSIDENT HÉNAULT,
à table avec les grâces.
Cirey, ce 3 janvier 1749.

Vous qui de la chronologie
Avez réformé les erreurs ;
Vous dont la main cueillit les fleurs
De la plus belle poésie ;
Vous qui de la philosophie
Avez sondé les profondeurs,
Malgré les plaisirs séducteurs
Qui partagèrent votre vie ;
Hénault, dites-moi, je vous prie,
Par quel art, par quelle magie,
Avec tant de succès flatteurs,
Vous avez désarmé l’envie, etc.

Voilà, mon illustre et charmant confrère, comment j’avais corrigé le commencement de l’Épître que j’ai eu l’honneur de vous adresser, et j’allais vous l’envoyer, quand j’ai reçu votre lettre[2]. J’ai été très-fâché qu’on eût envoyé des copies de ce petit ouvrage avant que je susse si le héros de la pièce était content. Et pour comble de disgrâce, les copies avaient été faites par une espèce d’aide-de-camp qui estropie terriblement les vers. Je ne suis pas tout à fait content de ce commencement : il est plus digne du public que les premiers vers, qui n’étaient que familiers ; mais il me semble qu’il n’est pas frappé assez fortement. J’ai bien à cœur que ce petit ouvrage soit bon, et qu’il fasse aller un jour mon nom à côté du vôtre.

  1. Ch.-Marie, marquis de Choiseul-Beaupré, né en 1698, connu alors dans la société qu’il fréquentait sous le nom de Choiseul-Bon Dieu. Le comte de Choiseul, son fils, né en 1728, épousa Marie-Françoise Lallemand de Betz, le 10 février 1749. (Cl.)
  2. Voyez, tome X, la note et les variantes de l’épître au président Hénault, datée de novembre 1748.