autant de respect que Lamotte. J’attendrai demain les Pégases qui doivent me mener au seul Parnasse que je connaisse, et aux pieds de ma protectrice.
Si Votre Altesse sérénissime le permet, je coucherai à Sceaux.
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À six heures du matin, à six heures du soir, à toutes les heures de ma vie, monsieur, je suis aux ordres du sublime génie qui connaît Sophocle, qui protège Voltaire, qui prescrit contre la barbarie, et qui soutient l’honneur de la France.
Présentez, je vous en conjure, mes profonds respects à Son Altesse sérénissime. J’attendrai demain ses Pégases à l’heure que vous voulez bien me marquer. Portez-vous bien ; hoc præstat.
Ma protectrice, Cicéron, César, Catilina, seront jeudi, comme de raison, aux pieds de Votre Altesse ; le languissant auteur de tout cela reprendra des forces pour vous plaire. Il voudrait bien être digne de Mme la duchesse du Maine, mais il a grand’peur de n’être digne que du siècle[2].
Ma protectrice, gardez mes sentiments dans votre cœur, et non mes lettres dans vôtre cassette : elles vont comme elles peuvent ; mais, pour les sentiments, ils ont la hardiesse d’être dignes de toutes les bontés de Votre Altesse sérénissime. Je défie les Lamotte, les Fontenelle, et tutti quanti ; ils n’ont point eu tant de zèle et tant d’envie de vous plaire. Permettez que je joigne à ce paquet le long et superbe rôle de M. le comte de Loss[3]. Il ornera au moins le spectacle de sa belle figure, et cela vaut bien cent vers au moins, fussent-ils de Corneille.