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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome37.djvu/336

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2280. — À M. LE COMTE ALGAROTTI.
Le…

Io sono un poco casalingo e pigro, mio caro signor conte ; voi sapete qual sia il cattivo stato dell mia sanità. Non ho gran cura di fare otto miglia[1] per ritornare alla mia cella. Aspetterô dunque il mio gentil frate nel nostro monastero ; e, quando egli avrà disposto del pomo in favor della polputa Venere Astrua[2], quando avrà goduto abbastanza i favori della sua Elena, quando avrà veduto tutte le regine, tutti i principi, e tutti quanti, ritornerà piacevolmente a noi poveri romiti, ritornerà a suo i dotti e leggiadri lavori, a quelle ingegnose ed istruttive lettere che faranno l’onor della bella Italia, e le delizie di tutte le nazioni. Le bacio di cuore le mani[3].


2281. — À M. LE MARQUIS D’ARGENS.

Très-cher frère, vous me faites un grand plaisir. Je lirai le tout avec avidité[4], et je voudrais avoir les autres tomes. En vérité, il faudrait abolir la sottise, une fois pour toutes : ce serait un petit amusement. Frère, j’ai corrigé les morceaux de la dernière partie, qui vous avaient paru équivoques, ainsi que j’ai corrigé le vers sur Despréaux, que le roi avait condamné avec raison.

Mon frère, il faut passer sa vie à se corriger. Bonjour, digne ennemi du fanatisme et de la friponnerie.


2282. — À FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE.

Au Salomon du Nord une foule d’auteurs
Présente à l’envi leurs ouvrages ;

  1. Distance de Berlin à Potsdam ; voyez le premier alinéa de la lettre 2300.
  2. Cantatrice.
  3. Traduction : Je suis un peu casanier et paresseux, mon cher comte ; vous savez combien est triste l’état de ma santé. Je ne suis pas bien désireux de faire huit milles pour m’en retourner à ma cellule. J’attendrai donc mon gentil frère dans notre abbaye ; et quand il aura disposé de la pomme en faveur de la grosse Vénus Astrua ; quand il aura suffisamment joui des faveurs de son Hélène ; quand il aura vu toutes les reines, tous les princes, et tutti quanti, il s’en reviendra tranquillement vers nous, pauvres solitaires ; il reviendra à ses doctes et charmants ouvrages, à ses ingénieuses et instructives lettres qui feront l’honneur de la belle Italie et les délices de toutes les nations. Je vous baise les mains de cœur.
  4. Peut-être les Lettres chinoises, dont la première édition est de 1739.