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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome37.djvu/570

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étant malade à Potsdam, ne pouvait savoir quel titre on vous donnait, et qui savait seulement que la vertu est au-dessus des titres. Il se flattait de pouvoir venir faire une édition de ses ouvrages à Lausanne. Il voulait auparavant commencer par obtenir votre protection, en dédiant à Vos Excellences la dernière de ses pièces[1]. J’en demande encore la permission, et suis avec un profond respect, de Vos Excellences, très-puissants et très-magnifiques seigneurs, le très-humble et très-obéissant serviteur.


Voltaire.

2509. — À M. LE CHEVALIER DE LA TOUCHE[2].

Monsieur, j’ai l’honneur de vous faire part que Sa Majesté le roi de Prusse vient de m’inviter à retourner avec elle à Potsdam, le 30, jour de son départ. Si vous écrivez à Paris et à Versailles, je vous prie de vouloir bien mander cette nouvelle pour détruire les faux bruits qui y courent. Ce sera une nouvelle preuve de vos bontés. Quand ma santé me permettra-t-elle de vous faire la cour ?


Samedi[3].

2510. — À M. LE MARQUIS DE THIBOUVILLE.
Ce 28.

J’ai reçu la lettre du 12 janvier de mon cher marquis. J’avais prévenu, il y a longtemps, ce qu’il a la bonté de me mander, ayant renvoyé au roi de Prusse, par deux fois, mon cordon, ma clef de chambellan, et lui ayant remis tout ce qu’il me doit de mes pensions. Il m’a toujours tout renvoyé ; il m’a invité à aller avec lui, le 30 du mois, à Potsdam. Je ne sais si ma santé me permettra de le suivre. Il pourrait dire avec moi :


Nec possiim tecum vivere, nec sine te ;

(Martial, liv. XII, épigr. xlvii.)


et je ne dois dire que la première partie de ce vers. J’embrasse mon cher marquis ; je le remercie, et je suis un peu piqué de ce qu’il n’a pas deviné la seule conduite que je pusse tenir. Tout

  1. Rome sauvée, ou Catilina.
  2. Éditeur, Th. Foisset.
  3. 27 janvier.