Aller au contenu

Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome39.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je vous ai déjà mandé que je ne suis pas partisan de ce vers :


Tandis que de la grâce[1] · · · · · · · · · ·


mais que j’aime mieux un vers hasardé qu’un vers plat.

Je ne sais pas ce qu’on veut dire par les prétendues dissensions des Cramer[2] ; il n’y en a jamais eu l’ombre. Ce sont des gens d’une très-bonne famille de Genève, qui ont de l’éducation et beaucoup d’esprit ; ils sont pénétrés de mes bienfaits, tout minces qu’ils sont, et ont fait un magnifique présent à mon secrétaire. Ce secrétaire, par parenthèse, est un Florentin[3] très-aimable, très-bien né, et qui mérite mieux que moi d’être de l’Académie della Crusca.

Vous voilà donc moine de Saint-Victor[4] ; je l’ai été de Senones. J’ai travaillé avec don Calmet pendant un mois. Je travaille actuellement avec des calvinistes, et je m’en trouve bien, excommunication à part.

Mandez-moi où il faut vous écrire. Interea vale, et me ama.


3177. — À M. TRONCHIN, DE LYON[5].
Monrion, 27 mai.

Nous espérons apprendre la prise du fort Saint-Philippe par le premier ordinaire. L’amiral Byng ne paraît pas le plus expéditif des hommes ; il ne songe pas que la vie est courte, et qu’il faut presser sa besogne. M. de Richelieu est un peu plus alerte.


3178. — DE COLINI À M. PIERRE ROUSSEAU[6].
Aux Délices, près de Genève, 4 juin 1756.

M. de Voltaire, monsieur, ne peut avoir l’honneur de vous écrire, étant actuellement très-malade. Il me charge de vous envoyer l’exemplaire qu’il vous avait promis. Il n’a pas pu vous en envoyer plus tôt, ayant été longtemps absent de sa maison des Délices auprès de Genève. Vous verrez, monsieur, combien cette édition est différente de la misérable rapsodie que

  1. Vers 21 de la Loi naturelle, troisième partie.
  2. Gabriel et Philibert Cramer ; voyez la lettre 3144 : Voltaire donnait sans aucune rétribution ses ouvrages aux frères Cramer.
  3. Colini.
  4. Abbaye supprimée en 1790, et démolie en 1813. (Cl.)
  5. Éditeurs, de Cayrol et François.
  6. Bibliothèque royale de Bruxelles, manuscrit 11583.