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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome40.djvu/50

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rapport à nous-mêmes : alors l’homme le plus célèbre de l’Europe serait aussi le plus heureux.

Je suis avec l’admiration la plus parfaite, etc.


Haller.

3783. — À FRÉDÉRIC-GUILLAUME[1],
margrave de baireuth.
Au château de Tournay, 17 février.

Monseigneur, mon cœur remplit un bien triste devoir en envoyant à Votre Altesse sérénissime, ainsi qu’au roi votre beau-frère, cet ouvrage[2], que ce monarque m’a encouragé de composer.

Ma vieillesse, mon peu de talent, ma douleur même, ne m’ont pas permis d’être digne de mon sujet ; mais j’espère qu’au moins le dernier vers ne vous déplaira pas.

Elle vous aimait, monseigneur, et, après vous, son cœur était à son frère. Ce souvenir, quoique très-douloureux, vous est cher, et peut mêler quelque douceur à son amertume.

Que Votre Altesse sérénissime daigne recevoir avec indulgence ce faible tribut d’un attachement que j’aurai jusqu’au tombeau. Puissiez-vous ajouter à de longs jours tous ceux que cette auguste princesse devait espérer de passer avec vous !

Je suis avec le plus profond respect, etc.


3784. — À M. D’ALEMBERT.
À Tournay, 19 février[3].

J’ai besoin de savoir, mon cher et grand philosophe, si frère Berthier, de la société de Jésus, continue encore à farcir ses menstrues de Trévoux d’injures et de sottises contre d’honnêtes gens qui ne pensent point à lui, tandis que douze de ses confrères[4] sont dans les fers, à Lisbonne, accusés et convaincus, dit-on, d’avoir encouragé les conjurés au parricide, au nom de la vierge Marie et de son fils Jésus, consubstantiel au Père.

J’ai besoin de savoir ce que c’est qu’un monstre[5] bavard

  1. Frédéric-Guillaume de Brandebourg-Baireuth, né en 1711 ; marié, le 20 novembre 1731, à Wilhelmine, sœur du roi de Prusse.
  2. Les vers qui sont dans la lettre 3708.
  3. La réponse de d’Alembert est du 24.
  4. Voyez tome XV, pages 395 et suiv.
  5. Caveyrac ; voyez tome XXIV, page 475.