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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome41.djvu/279

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qu’un royaume : car un ministre n’a qu’à ordonner, et le pauvre campagnard des Alpes est obligé de faire tout lui-même ; il n’a jamais de loisir, et il en faut pour penser. Ainsi donc, mes anges, vous pardonnerez à ma tête épuisée.

Oreste se recommande à vos divines ailes.


Ma mère en fait autant


est le commencement d’une chanson plutôt que d’un vers tragique[1].

Quelquefois un misérable hémistiche coûte.


Il a montré pour nous l’amitié la plus tendre ;
Il révérait mon père, il pleurait sur sa cendre.

électre.

Et ma mère l’invoque ! Ainsi donc les mortels
Se baignent dans le sang, et tremblent aux autels.

(Acte IV, scène iii.)

Voilà, je crois, la sottise amendée.

Il est plaisant que Bernard m’ait volé, et que je n’ose pas le dire[2] ; mais un riche vaut mieux[3], et grâces vous soient rendues. Le produit net des cent soixante et treize journaux est fort plaisant et plus honnête ; mais savez-vous bien que vous faites Jean-Jacques un très-grand seigneur ? Vous lui donnez là cent mille écus de rente. La compagnie des Indes, sans le tabac, ne pourrait en donner autant à ses actionnaires. Vous êtes généreux, mes anges.

J’ai une curiosité extrême de savoir si Mme de Pompadour et M. le duc de Choiseul ont reçu leur exemplaire[4] de Prault.

Autre curiosité, de savoir si on joue la seconde scène du second acte de Tancrède comme elle est imprimée dans l’édition de Cramer, et comme elle ne l’est pas dans l’édition de ce Prault. Je vous conjure de me dire la vérité. Je trouve la façon de Cramer

  1. Cet hémistiche a été conservé acte IV, scène iii.
  2. Il était frère de la première présidente Mole, qui ne paya point ses dettes, mais qui trouvait fort mauvais qu’on dit qu’il avait volé ses créanciers. (K.)
  3. Malgré le consentement que parait donner ici Voltaire, on n’a pas mis
    Qu’un riche t’ait volé ;

    le nom de Bernard est resté dans l’hémistiche ; voyez, tome X, l’Épître sur l’Agriculture.
  4. De la tragédie de Tancrède.