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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome41.djvu/294

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vous m’aviez faites[1]. Je vous adressai un assez gros paquet sous l’enveloppe de M. de Varennes[2]. Depuis ce temps, nulle nouvelle. On a sans doute changé d’avis. Je n’en changerai jamais sur votre compte ni sur la hardiesse que j’ai de vous attendre au mois d’août dans ma chaumière de Ferney, encore ouverte de tous côtés. Je vous embrasse de tout mon cœur, philosophiquement et sans cérémonie.


4533. — À M. L’ABBÉ D’OLIVET.
Ferney, 27 avril.

« Per Deos immortales, tibi incumbit, Ciceroniane Olivete, officium (aut onus) reddendi meam generoso Trubleto epistolam. » Qui a transmis la lettre doit transmettre la réponse ; cela est le protocole des négociateurs. Je conçois vos peines, care Olivete. Qui magis clamat, magis sapit, comme dit Rabelais. Si jamais vous êtes dégoûté du sanctuaire des Quarante, venez faire un petit tour chez mes compatriotes. Je serais enchanté de vous revoir, et Mme Denis partagerait ma joie.

Je parle naïvement à l’abbé Trublet. Vous verrez que je suis tout aussi simple que lui.

Qu’est-ce qu’une consultation de Mlle Clairon[3] contre les excommunications ? Quel effet cela fait-il ? Je vous le demanderais si vous aimiez à écrire ; mais vous êtes un paresseux… que j’aime.


4534. — À M. L’ABBÉ TRUBLET[4].
Au château de Ferney, ce 27 avril.

Votre lettre et votre procédé généreux, monsieur, sont des preuves que vous n’êtes pas mon ennemi, et votre livre vous faisait soupçonner de l’être. J’aime bien mieux en croire votre lettre.

  1. Celle d’accepter une place à l’Académie de Dijon.
  2. Ce paquet contenait l’Épître sur l’Agriculture, etc.
  3. Elle est en tête de l’ouvrage de Huerne ; voyez la note, tome XXIV, page 239.
  4. Trublet (voyez tome XXXIV, page 491), reçu à l’Académie le 13 avril 1761, avait envoyé à Voltaire son discours de réception. Formey, dans ses Souvenirs, II, 187, date cette lettre de Voltaire du 27 août. C’est une erreur évidente, puisque la réponse de Trublet est du 10 mai (voyez lettre 4542). Formey croyait inédite la lettre de Voltaire, qui avait été imprimée depuis de longues années dans les Lettres de M. de Voltaire à ses amis du Parnasse (voyez tome XXV, page 579) ; dans M. de Voltaire peint par lui-même, 1768, etc. ; dans le tome VI des Pièces intéressantes et peu connues, publiées par de La Place. (B.)