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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome41.djvu/414

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sein honorable pour l’Académie et pour la France ? Je compte sur vous, monsieur, comme sur le protecteur le plus vif de cette entreprise digne de vous. Je vous prie de m’éclairer et de me soutenir dans toutes les difficultés attachées à tout ce qui est nouveau et estimable.

Je prévois que MM. Cramer persisteront dans la résolution de donner l’édition in-4° tome à tome, de trois en trois mois, sans aucunes estampes, et que l’ouvrage, qui coûterait au moins trois louis d’or chez les libraires, n’en coûtera que deux. Il y aurait une très-grande perte sans les bontés du roi et de plusieurs princes de l’Europe, sans la générosité de M. le duc de Choiseul et de Mme de Pompadour.

Ce ne sont point proprement des souscriptions qu’on demande ; il n’y a point de conditions à faire avec ceux qui donnent leur temps, leur argent, et leur travail, pour l’honneur de la nation. Nous ne demandons que le nom de quiconque voudra avoir un livre utile à bon marché, afin que les libraires proportionnent le nombre des exemplaires au nombre des demandeurs, et que ceux qui auront eu la bassesse de craindre de donner deux louis pour s’instruire ne puissent jamais avoir un livre qu’ils seraient indignes de posséder. Pardon de ma noble colère.

Je compte absolument sur vous, au nom de Pierre et de Marie Corneille.


4645. — À M. L’ABBÉ D’OLIVET[1].
Au château de Ferney, 20 auguste[2].

Vous m’aviez donné, mon cher chancelier[3] le conseil de ne commenter que les pièces de Corneille qui sont restées au

  1. Cette lettre, imprimée dans le Journal encyclopédique du 1er octobre 1761, pages 116-126, fut réimprimée séparément en un cahier de quinze pages in-12. C’est ce dernier texte que j’ai suivi ; mais j’y ajoute les variantes du Journal encyclopédique : cela donnera la clef d’une phrase de la lettre de d’Alembert, du 31 octobre. En me conformant aux éditions dont j’ai parlé, la lettre à d’Olivet se trouve plus ample d’un tiers environ que dans les éditions de Kehl, où elle était placée dans les Mélanges littéraires. La suppression date de 1765, année où parut le troisième volume des Nouveaux Mélanges, qui contient cette lettre à d’Olivet.

    Ce n’est pas tout, j’ai ajouté en note un long fragment d’une lettre à l’abbé d’Olivet, relatif à Corneille, et qui pourrait bien avoir fait partie de la lettre du 20 auguste, ou d’un de ses projets (voyez n° 4678). (B.)

  2. Les éditions portent août ; car c’est ainsi que Voltaire écrivait ; mais depuis la lettre à Thieriot du 11 août 1760 (n° 4224) j’ai mis auguste. Je ne suis pas plus témé-
  3. Au lieu de « Mon cher chancelier », le Journal encyclopédique dit « Mon cher maître ».