Aller au contenu

Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome41.djvu/541

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il me persécute d’ailleurs pour cette bagatelle[1], comme s’il s’agissait d’une province. Vous en jugerez, monsieur, par la lettre ci-jointe[2] que j’ai été forcé de lui écrire, et dont j’ai envoyé copie à Dijon à tous ses confrères, qui lèvent les épaules.

Au reste, monsieur, je ferai tout ce que vous voudrez bien me prescrire, et je vous obéirais avec plaisir quand même je serais roi de la Bourgogne cisjurane, ainsi que M. le président de Brosses. J’ose imaginer, monsieur, que le roi peut à toute force conserver la justice de la Perrière, malgré la déclaration de guerre de monsieur le président.

J’ai l’honneur d’être avec beaucoup de respect, monsieur, votre très-humble, etc.


4754. — À M. JEAN SCHOUVALOW.
Ferney, par Genève, 18 novembre.

Monsieur, j’ai l’honneur de vous envoyer encore l’essai d’un chapitre sur la guerre de Perse. Votre Excellence doit avoir entre les mains les essais concernant la catastrophe du czarovitz, les lois, le commerce, l’Église, la paix glorieuse avec la Suède. Il me semble qu’il n’en faudrait qu’un sur les affaires intérieures jusqu’à la mort de Pierre le Grand. Je suivrai exactement vos instructions, tant pour le second volume que pour le premier ; et dès que j’aurai reçu vos réflexions et vos ordres sur les nouveaux chapitres, je les travaillerai avec d’autant plus de soin que je serai plus sûr de ne point errer. Il est étrange combien de matériaux j’avais rassemblés pour ne m’en point servir. Quel amas de détails inutiles, quelle foule de mémoires de particuliers qui ne parlent que d’eux-mêmes au lieu de parler de Pierre le Grand ; et enfin quelle foule d’erreurs et de calomnies m’est tombée entre les mains ! J’espère avant qu’il soit peu compléter

    blique de Genève ait jamais prétendu ni exercé aucune juridiction sur ce canton, qui est du territoire de la France, mais au contraire qu’elle y a été exercée par le juge de Tournay. « Mais comme, d’une part, je souhaite de tout mon cœur que vous puissiez être déchargé de cette épave désagréable, et que, d’autre part, il ne serait pas naturel que je me misse moi-même de la partie contre les droits de ma terre, je resterai neutre sur ceci, sauf à revenir un jour à dire mes raisons, si elles sont bonnes, dans un temps où vos intérêts ne seront pas compromis. » (Note de M. Th. Foisset.)

  1. C’est-à-dire à cause de cette bagatelle, en haine de mon bon droit en cette bagatelle. (Note de Voltaire.)
  2. La lettre du 20 octobre 1761.